Interview

Questions à Marion Laurent

C le Mag : D’où vous vient l’envie d’écrire des romances ?

 

Marion Laurent : Je suis très fleur bleue, une vraie romantique. J’aime l’Amour, le palpitant qui s’emballe, les jambes qui flageolent et la peau qui frémit.  Que ce soit dans un film ou dans un livre, j’ai besoin de ma dose d’amour, alors je crois que la romance s’est imposée d’elle-même. Je ne conçois pas une bonne histoire sans ce petit truc en plus qui nous fait battre le cœur un peu plus vite.

ClM : Plongez-nous dans l’intrigue de “My Fake Boyfriend” ?

 

M.L. : Alors c’est l’histoire d’une jeune femme qui a quitté son Angleterre natale pour tenter sa chance à Chicago en tant qu’actrice. Malheureusement, elle et sa meilleure amie n’avaient pas prévu que la concurrence serait aussi rude. April enchaîne les publicités pour les fuites urinaires ou la sécheresse vaginale en attendant le rôle de sa vie. Et contre toute attente, c’est au rayon des nappes et des serviettes d’une grande surface qu’elle le trouve. Elle rencontre Matt, un jeune trader célibataire. Tous les ans, pour la St Valentin, c’est la même rengaine, sa mère lui demande s’il viendra accompagné et tous les ans, il vient seul. Mais cette année, il a envie qu’on lui fiche la paix et quand il croise la route d’April, la solution semble s’imposer d’elle-même. April devient donc sa petite-amie le temps d’une journée. Seulement voilà, April, très professionnelle et à fond dans son rôle, commence à y prendre goût et enchaîne gaffe sur gaffe. Jusqu’où cela va les mener ? Je vous laisse découvrir cela en janvier.

ClM : Qu’est-ce qui caractérise à vos yeux ce genre littéraire ?

 

M.L. : À mon sens, il n’y a pas de secret. Il faut des personnages aux caractères tranchés (dans un sens ou dans l’autre), une tension sexuelle à couper au couteau et de l’humour. Après bien sûr l’histoire est importante, le décor aussi, mais si vous réussissez à faire rire et frémir les lecteurs, c’est déjà un grand pas. Ne dit-on pas “Femme qui rit, à moitié dans ton lit”? Dans le cas présent, je dirais plutôt “Lectrice qui rit, à moitié conquise par ton livre.”

 

ClM : À qui s’adresse votre roman ?

 

M.L. : À toutes les personnes qui cherchent une histoire d’amour légère et sans prise de tête pour passer un bon moment.

 

ClM : Vous alternez les points de vue de chacun des personnages pour rythmer l’intrigue ou pour faire monter la pression ?

 

M.L. : C’est surtout pour essayer de comprendre chaque personnage. Il m’est arrivé de n’écrire que d’un seul point de vue et au final, j’avoue qu’il manque quelque chose. Je trouve intéressant de développer le psychisme masculin qui parfois est à l’opposé du nôtre. Les hommes ne sont pas toujours faciles à comprendre et j’adore me glisser dans leur peau pour décrire ce qu’ils ressentent. Et puis, c’est vrai, cela apporte un certain rythme à l’intrigue.

 

ClM : Bien évidemment vos personnages sont décrits avec les normes de beauté actuelles, n’est-ce pas un peu attendu, voire caricatural ?

 

M.L. : Attention, April n’est pas glamour sur tous les points. Elle ne fait pas une taille 34, souffre de sécheresse vaginale et de flatulences. Mais il est vrai que j’ai tendance à décrire des personnages attirants. Je pense que comme pour les films, il faut que les personnages / acteurs nous fassent fantasmer. Les gravures de mode que je décris, je n’en croise pas tous les jours malheureusement. Alors je trouve agréable de pouvoir les côtoyer le temps d’un roman.

ClM : L’héroïne, on le découvre rapidement, est atteinte, de manière très légère, du syndrome de la Tourette. Qu’apporte ce caractère au personnage principal ?

 

M.L. : Je mets un point d’honneur à traiter de sujets importants dans tous mes romans, sans pour autant tomber dans le mélodramatique. Mon dernier roman par exemple (Love from my enemy) traite de boulimie, de grossophobie, de harcèlement scolaire ou encore de féminisme. Dans “My Fake Boyfriend” j’ai eu envie de traiter du handicap et de ce que cela peut apporter dans une vie. Nous sommes tous différents, mais la différence est une chance. Je dis souvent à ma fille que dans un troupeau de moutons blancs, s’il y a un seul mouton noir, c’est lui qu’on va remarquer et sur lequel on va s’attarder. Le handicap d’April, c’est un peu ça. Sa différence lui apporte une fraîcheur et une spontanéité que les autres n’ont pas. J’ai tendance à penser que chaque épreuve de notre vie nous forge et nous façonne pour devenir ce que l’on est. Si April n’était pas atteinte de ce syndrome, elle serait peut-être toujours avec son ex et elle n’aurait sans doute jamais rencontrer Matt.

Stephan Pahl

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