Théâtre

Traversées sensibles

©Kamchatka

Les trois Communautés de communes du Pays Cœur d’Hérault collaborent depuis plusieurs années autour de projets artistiques à travers leurs programmateurs culturels respectifs.
La saison 2022-2023, intitulée “Traversée sensibles”, est portée administrativement par le Pays Cœur d’Hérault, chacun des services culturels des Communautés des communes accompagne un projet d’un point de vue artistique et logistique. Le projet met les habitants au centre de la création artistique en les impliquant de façon particulièrement forte. Qu’ils soient spectateurs ou acteurs, ils sont le socle essentiel des différents spectacles. L’originalité tient à l’approche artistique participative portée par les Compagnies sollicitées. La Cie Rara Woulib et son spectacle “Deblozay”, la Cie Kamchatka pour la “Grande Migration” ainsi que le spectacle “Révolutions intimes” porté par Raphaëlle Bouvier et Charlotte Perrin de Boussac issu du Détachement International du Muerto Coco.

Basée sur des déambulations en cœur de ville, ce projet interroge sur la place de la culture en repensant son accessibilité ; S’imposant dans le quotidien du citoyen, il pose la question de la démocratisation de la culture. En créant des moments dit “non convoqués” il bouscule le quotidien en brisant la disparité de participation des différentes catégories sociales. Les thèmes abordés croisent des sujets universels tels la migration ou les questions intergénérationnelles et leurs bouleversements intimes.

Après une première série de représentations à Gignac, Paulhan et Lodève, par la Compagnie Rara Woulib et son spectacle de déambulation “Deblozay”, la prochaine série aura lieu en avril et sera portée par la Cie Kamchatka, une compagnie théâtrale barcelonnaise, puis en juin le spectacle “Révolution Intime” du Détachement International du Muerto Coco. Ces spectacles seront à découvrir sur le territoire des trois Communautés de communes.

La Grande Migration

La compagnie Kamchatka, installée à Barcelone mais intervenant beaucoup en France, a été accueillie plusieurs fois en Lodévois et en Clermontais. Elle est connue pour la qualité de son travail d’écriture contextuelle, au plus près des lieux et des habitants. N’utilisant jamais de texte, portant une esthétique qui renvoie notamment à l’exil des républicains espagnols au milieu du XXe siècle, développant un théâtre de situations et d’images à portée universelle, cette compagnie est particulièrement habile dans l’intégration d’habitants, participants et figurants à ses propositions. Le projet La Grande Migration consiste à écrire une grande traversée du Cœur d’Hérault, en 6 jours, sur les pas de personnages dont les silhouettes renvoient notamment aux images de la Retirada. Les 9 comédiens de la compagnie Kamchatka, rejoints par environ 50 participants volontaires, formés au préalable au travers d’ateliers et de stages, apparaissent régulièrement, à la fois lors de temps non convoqués (sorties d’école, marchés, carrefours…) et lors de temps convoqués, dans des lieux sciemment choisis (sites remarquables, pittoresques, de patrimoine…).

Sont mobilisés pour cette résidence participative, 9 comédiens de la Cie Kamchàtka
50 participants volontaires issus du territoire (jeunes à partir de 15-16 ans et adultes), des associations locales ainsi que des structures d’accompagnement pour adultes en insertion.

©Kamchatka

Participer à “La Grande Migration”

Un groupe d’une cinquantaine de comédiens amateurs est invité à participer à cette création ; Si vous souhaitez apporter votre participation complice ou vous impliquer dans le projet, une présentation sera faite par la Compagnie le samedi 18 mars à 17h. Ensuite
trois jours d’ateliers de pratique théâtrale auront lieu en avril. Du 18 au 23 avril 2023 se dérouleront les grandes itinérances à travers le territoire, donnant lieu aux représentations publiques et impromptues artistiques, le jeudi 20 avril en Lodévois et Larzac, le vendredi 21 avril en Vallée de l’Hérault et le samedi 22 avril en Clermontais, ainsi que 10 impromptus artistiques (événements non annoncés) qui se dérouleront pendant les marchés ou dans des lieux fréquentés par exemple.

Révolutions intimes

Raphaëlle Bouvier s’intéresse à la révolution sous toutes ses formes. Pour ce projet de territoire intergénérationnel, elle se soucie plus particulièrement de ce qu’elle nomme les révolutions intimes : Quels sont les grands bouleversements de nos vies ? Les événements qui marquent un avant, et un après ? Sont-ils de même nature, que nous ayons 14 ou 95 ans ? Après deux premières graines de ce projet semées en Clermontais et à Saint-Jean de Fos, l’idée est toujours de mélanger les générations, mais l’équipe d’acteurs et d’actrices sera cette fois-ci composée d’individus de tout bord, de tous âges, de toutes provenances confondues. Il s’agit aussi d’élargir ce projet en le travaillant à l’échelle de trois intercommunalités, et en mobilisant des publics encore inexplorés comme les lycéens ou les publics en insertion. Le spectacle sera composé de 3 actes portés chacun par un groupe de comédiens. Le travail de mise en scène permettra également des moments collectifs.

©Lucile Corbeille

Participer à “Révolutions intimes”

L’équipe du Détachement International du Muerto Coco va travailler avec des groupes de comédiens amateurs issus de chaque intercommunalité : après les 19 jours de collecte de témoignages issus d’entretiens individuels, effectués en début d’année, les auteurs vont consacrer 4 jours à l’écriture du spectacle, à partir de tous les témoignages collectés. En mars il y aura neuf jours de création du spectacle avec chaque groupe à raison de trois jours de répétitions par intercommunalité et trois jours de répétition en sous-groupes, avec une répétition générale en juin au Sonambule.
Le travail se fera avec les deux comédiennes professionnelles du Détachement International du Muerto Coco, 30 élèves du collège de Lodève, dix adultes en insertion, via les structures d’accompagnement de la Mission locale jeunes et de l’APIJE de Clermont l’Hérault. Les représentations publiques auront lieu le mercredi 7 juin à Clermont l’Hérault, le jeudi 8 juin à Lodève et le vendredi 9 juin à Aniane.

Avec le recul, qui a gagné le match du siècle ? L’homme ou la machine ? La fermeture de l’usine en 2002 signe la fin d’une épopée de plus de trois siècles. Les machines, démantelées, seront revendues ou finiront à la casse. Les hommes mis sur le carreau. La grande famille ouvrière se disloque. Les enfants de Mado, Violette, Christian et Jean-Luc n’en feront plus partie. Jean-Luc deviendra maçon. D’autres connaîtront le chômage. Tous regrettent le temps d’avant, celui comme dit Violette où ils étaient “accro” à l’usine.

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